Rencontre avec Joe Biden : Netanyahou à un carrefour historique
DIPLOMATIE Les « accords d’Abraham » s’endormaient. L’entrée de l’Arabie saoudite pourrait les réveiller. Mais cette fois, les enjeux extérieurs et intérieurs seront beaucoup plus difficiles à tenir pour Israël. Benyamin Netanyahou ne pourra pas se plaindre d’être rentré de New York les mains vides. On avait beaucoup raillé un chef de gouvernement israélien, guettant vainement une invitation à la Maison-Blanche et contraint après neuf mois d’attente de se contenter d’une entrevue avec le président Joe Biden, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Mais quelle entrevue ! Les deux dirigeants ont évoqué publiquement et ensemble le projet de normalisation avec l’Arabie saoudite. Un enjeu historique, susceptible de modifier durablement le Proche-Orient. Pour le Premier ministre israélien, c’est un retour au processus qu’il avait entamé avec le président Trump, avant de passer la main au gouvernement Bennett-Lapid. Pour le président démocrate, c’est la chance de toucher au Graal de la paix au Proche-Orient, et par la même occasion de freiner les ambitions régionales de ses rivaux chinois et russes. De quoi galvaniser deux leaders que l’on disait finis et dépassés. Mais les obstacles seront à la hauteur de la quête. Le processus des « accords d’Abraham » qui avait conduit entre 2020 et 2021 quatre pays – les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan - à signer une normalisation avec Israël, n’a pas tout à fait tenu ses promesses. Enclenché sur les chapeaux de roues, il a peu à peu ralenti ou ne s’est pas développé au même rythme selon les partenaires. Les Émirats restent les plus performants en termesde coopération économique et de défense. Le Maroc est le plus investi dans des part ...