Régionales: comment le Front national a bâti son succès au 1e tour
« Quand Marine ou Jean-Marie Le Pen parlent, je comprends ce qu’ils disent ». En une phrase, le politologue Sylvain Crépon a résumé l’un des ressorts du vote FN, un phénomène dont les résultats du 1e tour des régionales ont confirmé qu’il relevait désormais de l’adhésion plutôt que de la protestation. Soulignant que « le Front établit des causalités accessibles aux gens » à la recherche d’une lecture globale et monocausale des tourments d’un monde de plus en plus indéchiffrable, ce maître de conférences en science politique à l’université de Tours participait, lundi 7 décembre, à une conférence organisée à la Fondation Jean-Jaurès par l’Observatoire des radicalités politiques. A ses yeux, le succès du 1e tour valide en creux la stratégie d’implantation locale de Marine Le Pen, dans un parti longtemps obnubilé par la seule élection présidentielle. « Jean-Marie Le Pen n’avait jamais pris la peine de se constituer un réseau d’élus locaux, des baronnies qu’il considérait comme de possibles concurrents » explique Sylvain Crépon. « Marine Le Pen a considéré cela comme une erreur. Elle a mis en place un maillage du territoire. Ces succès électoraux lui permettent aujourd’hui de rétribuer ses candidats et ses militants ».Premier parti de France? Le Front national « premier ...
