Raphaël Enthoven : « Pour moi le Ciel n’est pas vide, mais il est silencieux »

Actualité Juive : Vous préférez que l’on vous présente comme « professeur de philosophie » plutôt que comme « philosophe ». Pourquoi ? Raphaël Enthoven : C’est l’immodestie qui me pousse à préférer qu’on me présente ainsi. Pour être professeur de philosophie, il faut passer les concours et obtenir un diplôme. Il faut bosser. Objectivement c’est un sacerdoce que j’ai accompli et même si j’ai changé d’estrade, je n’ai jamais cessé de faire ce métier. La question de savoir si je suis également philosophe ou non en est une autre... Le fait d’être philosophe est une disposition du caractère, une capacité à vivre ce que l’on sait. Peut-être que la qualité première du philosophe est-elle la puissance de vivre en conformité avec ce qu’il pense ?A.J.: Dans un entretien au Figaro, vous expliquez que l’on est philosophe dès que l’on sait que l’on meurt. Donc, tout le monde est philosophe ?R. E. : Oui, car l’exercice de la philosophie ne s’est pas imposé comme une gymnastique mentale qui viendrait se juxtaposer à la douleur du quotidien, mais comme une nécessité de questionner l’existence, qui est elle-même la fille du désarroi. L’expérience du désarroi est à l’origine de la démarche de la philosophie. Le fait de ne pas se satisfaire des réponses toutes faites et de choisir le camp des questions. En cela, nous sommes tous plus ou moins philosophes, selon le degré de clairvoyance, c’est à dire de notre capacité à affronter l’éminence de la mort… A.J.: Vous faites souvent l’apologie du doute. Comme si pour vous, la philosophie n’était pas tant une quête de vérité que du doute par et p ...

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