Raphaël Draï s’en est allé et le chagrin est immense

Il n’y aurait que des superlatifs à associer à la personnalité de l’intellectuel juif de langue française Raphaël Draï tant il était apprécié de tous. Dans  un entretien que ce chercheur pluridisciplinaire nous accordait à l’occasion de l’un de ses nombreux ouvrages, le maître nous confiait en mai 2011 : « Je suis né en 1942 à Constantine. Mon déracinement d’Algérie a déterminé l’essentiel de mes recherches car, depuis, les questions que je me pose sont toujours les mêmes : pourquoi existe-t-il une violence individuelle ou collective ? Et, une fois cela posé : quelles sont les issues qu’on peut trouver à la violence en termes de politique, de droit, de culture, et de psychologie également ? Ceci est au cœur de mon travail depuis quatre décennies. » Il ajoutait concernant sa définition du judaïsme : « Quand on dit que le judaïsme est une religion, on le réduit à une série de croyances purement confessionnelles d’adhésion presque affectives alors qu’il est une véritable science de ce qu’est la nature humaine, notamment de sa nature pulsionnelle, ce qu’on appelle yetser en hébreu. On sait que l’être humain a été confectionné avec ces deux pulsions, la meilleure et la pire. Cela ne va pas de soi que la meilleure l’emporte sur la pire puisque c’est le résultat d’un énorme travail qu’on appelle en psychanalyse arbeit et dans la tradition biblique âmal en hébreu. »Le judaïsme français pleure un de ses derniers grands penseursAu carrefour de la pensée juive, de la psychanalyse et des références universelles, Raphaël Draï a construit une œuvre qui s’inscrivait dans la continuité de celle des intellectuels juifs de l’Ecole de pensée juive de Paris. On sait peu qu’il a participé régulièrem ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page