Raphaël Draï: Juifs de France, la « désalliance » ?

Faut-il rester ? Faut-il s’en aller ? Et s’en aller où ? Depuis les massacres de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher, sans oublier le meurtre de la policière municipale désarmée de Montrouge, la question traverse les consciences personnelles, les familles et les kéhilot dans les synagogues. Comment trouver les paroles justes et définir les responsabilités qui incombent en ce domaine crucial aux individus concernés d’une part, aux institutions communautaires et nationales de l’autre ? Pour les uns quitter la France dans les circonstances actuelles confinerait à une lâche désertion. C’est précisément au moment des plus graves dangers, des plus lourdes épreuves qu’il faut savoir tenir pour justifier sa qualité de véritable citoyen. Ce qui n’empêche nullement que l’on se veuille aussi un ferme soutien d’Israël, surtout lorsqu’il est stigmatisé, érigé en source de tous les maux actuels. Mais pour les autres, et pour autant qu’ils parviennent à le formuler en termes aussi nets, une citoyenneté véritable ne se démontre pas de manière unilatérale. Elle résulte d’un contrat par lequel chaque partie doit bénéficier de droits et assumer des devoirs réciproques. Quel est le sentiment dominant des Juifs de France depuis au moins le début des années 2000 ? Celui de n’être pas entendus, d’être comptés pour peu ou même pour rien, qu’il s’agisse de la politique française au Moyen-Orient ou de l’antisémitisme sanglant à visage islamique. Lorsque les premiers signaux d’alerte ont été tirés en 2001, la seule réaction des pouvoirs publics fut celle d’une dénégation scandalisée. Non, la France n’était pas ...

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