Raphaël Draï : « Il faut savoir d’où la violence religieuse procède»

Actualité juive: Vous avez publié deux textes très différents sur les débuts du christianisme.  Quelle nécessité vous y a poussé ?Raphaël Draï : Ils mettent en jeu deux modes d’expression. L’exégèse sur Luc en deux tomes va au fond, tandis que la pièce de théâtre a vocation de toucher un public plus large. Je suis un fervent partisan du dialogue interreligieux, mais pour mériter son nom de dialogue, il faut qu’il soit mené en vérité, et il faut qu’il donne du grain à moudre. Or, depuis quelques décennies, le monde chrétien a fait plusieurs pas vers le monde juif, mais la réciproque ne me paraît pas toujours avérée. On peut expliquer cela par la violence verbale qui vise parfois les juifs dans les évangiles ; elle peut rebuter. Personnellement, j’ai passé mon adolescence dans un quartier chrétien, mes amis me posaient des questions sur ma religion, et j’en posais sur la leur. Puis, les années passant, je me suis interrogé : comment une entité religieuse qui procède du judaïsme en est-elle arrivée dans l’histoire à vouloir le défaire ? Il y avait là une énigme que j’ai voulu explorer.A.J.: Cela donne un dialogue qui peut être très musclé. Par exemple, dans votre pièce, vous laissez entendre que par le triple reniement de Pierre, l’Eglise en tant qu’institution aurait quelque peu renié Jésus ! R.D. : On est très frappé de ce que les rédacteurs de l’Evangile ont oblitéré ou au contraire ont laissé passer. On peut s’interroger sur cette manière d’écrire. Pourquoi les évangélistes ont-ils laissé passer cela, qui peut évidemment susciter de telles questions sur les apôtres ? ...

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