Professeur Jonathan Rynhold « Les Israéliens sont accoutumés à sacrifier leur intérêt particulier au bien général »
Le Pr. Jonathan Rynhold, vice-président du département de sciences politiques de l'université Bar-Ilan, voit en Israël une société qui a peut-être mieux résisté que d'autres à la crise du Covid. Comment Israël émerge-t-il de cette année de crise sanitaire ?Jonathan Rynhold : Sur le plan économique, le prix de la crise reste à payer. Il y subsiste aussi un certain ressentiment sur les décisions de Benyamin Netanyahou d'avoir fermé à plusieurs reprises l'ensemble de l'économie, quand les problèmes étaient surtout concentrés dans les secteursarabe et ultra-orthodoxe. Et cela a eu un impact politique sur les dernières élections législatives. Peut-on voir la campagne vaccinale comme un élément positif de cette crise sanitaire ? J.R. : Absolument ! On voit la fierté ressentie par les Israéliens devant la performance de leur système de santé, le premier du monde. Ils ont pu se faire vacciner rapidement et facilement. L'expérience a été très positive et bénéfique et a suscité une véritable admiration. Cela a aussi donné des points supplémentaires à Benyamin Netanyahou, pour avoir réussi à être le premier à recevoir les vaccins des laboratoires Pfizer avant le reste du monde. On a vu, au cours de l'année écoulée, des tensions au sein de la population, notamment lors des pics d'épidémie dans les secteurs arabe et ultra-orthodoxe. Pensez-vous que la société israélienne sorte plus divisée par la crise du Covid?J.R. : Non. Elle n'est pas plus divisée. Et ce qui s'expr ...