Pour Fillon, la présidentielle, c’est déjà demain
La victoire a des allures de sacre. En recueillant 66,5% des suffrages face à Alain Juppé, dimanche 27 novembre, François Fillon ne ressort pas seulement comme le grand vainqueur de cette inédite primaire de la droite et du centre. Il se positionne également comme le grand favori de la présidentielle du printemps prochain face à une gauche morcelée façon puzzle et une extrême droite puissante mais toujours en panne d’alliés.En écartant successivement un ancien président de la République, aiguillon de la droite depuis quinze ans (Nicolas Sarkozy), et un ex-premier ministre, ultra favori finalement séché sur la ligne d’arrivée, tel un Poulidor de la politique, le député de Paris a réussi un brillant coup : faire le vide autour de lui pour incarner l’avenir de la droite de gouvernement. L’affaire n’était pas mince. Sa réussite a été permise par un style, sobre et pugnace, et un logiciel efficace car calqué sur l’état de la droite française en 2016. « François Fillon, c’est la droite conservatrice sur le plan des valeurs, et la droite libérale, sans doute thatchérienne, sur le plan économique et social » résume Jean-Yves Camus, directeur de l’Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean Jaurès.Pour l’amateur de course automobile, la route est toutefois encore longue. En rassemblant 2,85 millions de Français, Franço ...
