Plan de paix ou paix en plan
Donald Trump avait par deux fois prolongé le moratoire sur le transfert de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, avant d'annoncer en décembre dernier la reconnaissance de la capitale de l'Etat d'Israël. Le président américain reste également très vague sur les termes du plan de paix dont il a confié l'élaboration à son gendre Jared Kushner, aussi novice que lui en politique étrangère. Difficile pourtant de ne pas voir une certaine méthode dans sa décision suivante de s'en prendre au statut des réfugiés palestiniens, en coupant progressivement les crédits aux différentes organisations qui les encadrent et principalement à l'agence onusienne de l'UNRWA. Le président Trump estime qu'il faut d'abord « faire sauter les verrous » qui bloquent toute avancée vers une solution définitive, pour avoir une chance de faire progresser le reste. Or, depuis un quart de siècle que le processus diplomatique a commencé, personne n'a réussi à passer les deux obstacles majeurs que sont Jérusalem et les réfugiés. En remettant en cause la définition même du statut des réfugiés palestiniens, Trump escompte rebattre les cartes. On n'en sait pourtant guère plus sur ce plan de paix, et les divers éléments qui ont fuité des capitales arabes restent très elliptiques. Ce sont en effet les deux parties concernées qui devront faire leur choix parmi les différentes propositions américaines, jusqu'à trouver un dénominateur commun suffisant pour former la base d'un accord. Jérusalem pourrait accepter du bout des lèvres un Etat palestinien « a minima », à condition que tous les paramètres ...