Pascal Elbé : « Pour le rôle, j’ai pensé à ce que j’ai ressenti, à ma mère, à Ilan, et à mes enfants »

Actualité Juive : À l’époque de l’enlèvement d’Ilan, qu’avez-vous ressenti ?Pascal Elbé : Colère, consternation. Je me suis dit : « Ce n’est pas possible que l’on soit arrivé à un tel niveau d’inconscience en France. Des gamins du même âge enlèvent pour 20 000 euros et retirent la vie. » Constat effroyable. Cela donnait en réalité un signe avant-coureur de la déliquescence de la société française. Après, on a eu Mohamed Merah alors que l’on aurait déjà dû tirer la sonnette d’alarme dès Ilan Halimi. Au fond de moi, je suis pessimiste. Il existe un vrai problème communautaire en France. On oppose les uns aux autres, Juifs et Arabes par exemple. Ilan est un jeune Français enlevé et torturé parce que né juif. À aucun moment, on n’a dit : « C’est une communauté contre une autre. » Dans cette société, dès que l’on parle d’un juif, on obtient un déchaînement de haine sur la toile. Les journalistes ont une grande part de responsabilité, bien plus que nos instances dirigeantes.A.J. : C’est-à-dire ?P.E. : À force de véhiculer les mêmes schémas et raccourcis, d’avoir importé bêtement le conflit israélo-palestinien, d’écrire sur Internet que c’est un film pro-israélien, une certaine presse exprime des idées nauséabondes. Elle a permis que lorsque l’on pense communauté juive, on associe nanti, privilège, lobby. Elle a suscité un débat autou ...

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