PARACHAT Mikets : La tentation d’un judaïsme autosuffisant
Chaque année, la lecture des péricopes (dont celle de Mikets) coïncide avec la fête de ‘Hanouka. Nombre de nos exégètes rechignent à admettre que les fondateurs des tribus d’Israël aient pu agir ainsi à l’égard de leur frère pour une simple affaire de jalousie. Il s’agirait selon eux d’un débat bien plus profond entre deux visions du monde juif. La fête de ‘Hanouka est également perçue à travers le prisme des rapports conflictuels entre Athènes et Jérusalem, entre la philosophie grecque et la Torah. Cette célébration en est venue à représenter la persistance de l’identité juive à l’assimilation au prix d’efforts sans cesse renouvelés au sein des cultures environnantes. Dès lors, le repli identitaire pourrait sembler constituer la panacée pour échapper au péril que ferait courir l’interpénétration des cultures. Mais un tel enfermement est-il souhaitable ? Deux Amoraïm s’opposent à la question de savoir s’il est licite d’allumer une lumière de ‘Hanouka à partir d’une autre lumière de ‘Hanouka. Rav le proscrit tandis que Chmouel l’autorise. Selon une interprétation, leur débat porterait plus précisément sur le fait de déterminer si l’on pe ...