Parachat Ki Tavo: Afin qu’Israël ne succombe pas à l’ivresse du lait et du miel
Le livre de Devarim [1] – le Deutéronome – est constitué par le seul discours de Moïse, prenant congé de son peuple à la veille de mourir. Ce discours dans lequel il s’implique très personnellement, de façon souvent pathétique, est bâti autour d’une partie législative très dense (Deut. 12, 1 à 26, fin) – lois nouvellement promulguées ou déjà énoncées et reprises ici- qui s’achève dans la paracha Ki Tavo. Les deux prescriptions par lesquelles se conduit ce véritable «code Deutéronomique» [2] concernent des prélèvements obligatoires, qui prendront effet sous peu, dès qu’ «Israël sera rentré dans le pays que le Seigneur son Dieu lui donne en héritage, qu’il aura occupé et qu’il s’y sera établi» (id 26,1). Il est d’abord question de la consécration des prémices - Bikourim. Il convient en effet d’apporter au Temple les premiers fruits de la saison[3]. Mais la présentation des prémices doit s’accompagner d’une déclaration solennelle dont les termes sont précisés ici (id. 26,5-10). Israël doit à cette occasion revenir publiquement sur ses origines, sur la misère de Jacob livré au perfide Laban, sur l’esclavage d’Egypte. Il doit proclamer avec force sa dette de reconnaissance envers Dieu, qui l’a fait sortir d’Egypte, qui l’a conduit en terre d’Israël, lui donnant «ce pays qui ruisselle de lait et de miel» (id. id., 9), et sans lequel il ne serait rien, il ne possèderait rien. C’est parce que la mémoire des peuples est courte... que la Tora exige d’Israël, une fois l’an, à l’occasion de la présentation des prémices, entre la fête de Chavouoth et la fête de Soucoth[4], q ...