Ouisa Kies: « Lorsqu’ils arrivent en prison, il est presque déjà trop tard »
Actualité Juive: Comment définiriez-vous la notion de radicalisation appliquée à l’islamisme radical ? Ouisa Kies : Pénalement, les personnes condamnées à une peine de prison le sont au titre d’une préparation ou d’une participation à un acte violent. La notion de processus de radicalisation induit l’existence de différents degrés dans l’échelle de la radicalité. Jusqu’à récemment, on pouvait définir la radicalisation comme une idéologie extrémiste - pas condamnable en tant que telle d’un point de vue juridique – associée à la volonté d’imposer celle-ci par la violence. Parler de radicalisation, c’est toujours faire référence à un processus plus ou moins long en fonction des individus. A.J.: Quelles sont les étapes clés du processus de radicalisation de manière générale ? O. K. : Ce sont souvent des parcours de rupture, observables dans l’ensemble des classes sociales. A partir des récits de vie recueillis, on constate une série de ruptures, familiales, scolaires, à la fin de l’adolescence, avant l’entrée dans l’âge adulte. L’absence de communication au sein de la famille est assez commune dans ces cas. Cela n’arrive jamais par hasard. On compte également des personnes portées par des convictions politiques, chez qui la logique de combat est tout à fait intériorisée, comme elle peut l’être par ailleurs chez certains militants à l’extrême gauche ou à l’extrême droite. Dans le cas pré ...
