« Nous, Juifs, avons une responsabilité personnelle qui nous engage envers l’autre »

Neuf camps de concentration, deux marches de la mort : Shelomo Selinger fait partie de ceux qui savent ce qu’avoir été mort signifie. Entretien avec le sculpteur et peintre, à l’occasion de la parution de Nuit et lumière (Albin Michel). Actualité Juive : Si le titre de votre livre fait écho au décret nazi « Nuit et Brouillard », sa dynamique tend vers l’espoir et la lumière…Shelomo Selinger : Une sculpture est un objet inondé de lumière et parfois « habité » par un esprit. En tant qu’artiste, ma vocation est celle d’un medium à travers lequel cet esprit s’exprime. Peut-être ai-je eu le privilège, en réalisant tous ces monuments, de recueillir les âmes des martyrs et de les déposer dans un bouquet de vie, pour que le souvenir de ces crimes contre le peuple juif soit à jamais gravé dans la pierre. Par sa force constante, le granit qui est la pierre la plus dure me permet aussi de révéler la fragilité de l’homme. En le creusant, j’ouvre un passage entre la lumière apparente et la lumière cachée : c’est aussi cela, le secret d’une œuvre. Et c’est ma quête de liberté. Votre liberté ?Sh.S : Un prisonnier est libre au moment où il creuse une galerie pour s’échapper vers la lumière. Il n’est libre ni avant, ni après mais seulement quand il creuse. La liberté, c’est l’action. Chaque matin, je creuse… Chaque matin, vraiment ?Sh.S : Mon grand-père et mon arrièr ...

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