Mikaël Journo : « Notre communauté a besoin d’un nouveau souffle »
Unir toutes les forces vives de la communauté sans exclusive et privilégier l’éducation juive, c’est ce que souhaite le rabbin de la synagogue Chasseloup-Laubat, également aumônier général israélite des hôpitaux de France, qui présente son projet national. Pour quelles raisons êtes-vous candidat à la fonction de grand rabbin de France ?Mikaël Journo : Notre communauté a besoin d’un nouveau souffle. Elle a besoin que l’on se soucie davantage d’elle. Le grand rabbin de France doit se préoccuper de la communauté dans son ensemble et ne pas oublier les plus isolés. Certes, il représente la communauté juive auprès des pouvoirs publics mais il ne doit pas adopter des pratiques politiciennes. Le Covid a amplifié les inégalités, l’isolement, cela a forcément des répercussions sur notre communauté. Je l’ai constaté lors des heures passées aux côtés de nos frères et sœurs, des rabbins, des présidents, des administrateurs que j’ai pu côtoyer et à qui je tiens à rendre hommage pour leur dévouement et leur implication. J’ai pu également me rendre compte du désir exprimé avec force par tous nos fidèles d’un judaïsme, à la fois attaché à la tradition et apte à répondre aux questions soulevées par la modernité : la place de la femme dans la société, l’écologie, la souffrance animale, etc. Quelle vision du judaïsme français souhaitez-vous défendre et promouvoir ?M.J. : Un judaïsme inclusif, sûr de ses racines et ouvert sur le monde. Je veux être le rabbin du rassemblement, celui qui réussit à faire coexister les juifs de toutes les sensibilités. Je ne rejetterai personne : qu’il soit libéral, orthodoxe, traditionaliste, loubavitch… Mon rôle sera d’inclure et certainement pas d’exclure. Je m’adresserai à toutes les mouvances du judaïsme. C’est aussi ça notre richesse : ch ...
