Michel Gugenheim : « Que les gens mangent casher la conscience tranquille »
Actualité Juive : Vous avez vu naître la liste du Beth-Din dans les années 70. Racontez-nous comment elle a été lancée. Grand rabbin Michel Gugenheim : C’était en janvier 1978. Je venais d’intégrer le Beth-Din de Paris dont le responsable pour la casheroute était le grand rabbin Naouri, de mémoire bénie. Ancien grand rabbin de Bône, il était venu à Paris quand les Juifs avaient dû quitter l’Algérie en 1962 et comme il avait profondément l’esprit communautaire, plutôt que de créer sa propre communauté, il avait décidé de rejoindre la grande communauté en intégrant le Consistoire. Il s’occupait de la cacheroute et c’est à lui qu’on doit tous les dispositifs dans ce domaine qui sont encore les nôtres aujourd’hui. C’était un visionnaire. Quelques mois après mon arrivée, il m’a présenté un chimiste qu’on venait de recruter, Raymond Chlomo Messika, et il nous a dit « Vous allez faire équipe ensemble ». A l’époque, les gens qui mangeaient casher achetaient les produits dans des magasins généralistes. Il n’y avait pratiquement pas d’épiceries casher. Les consommateurs regardaient les compositions qui n’étaient pas si complexes dans le temps mais pour les aider à se repérer et afin qu’ils n’achètent bien que des produits conformes, le grand rabbin Naouri a décidé de lancer cette liste. Il savait les difficultés logistiques que cela o ...
