Michal Bat-Adam, la pionnière aux yeux clairs
Première réalisatrice en Israël, actrice célèbre notamment pour son rôle dans Rosa, je t’aime de Moshé Mizrahi, Michal Bat-Adam va recevoir en mai le prestigieux Prix d’Israël. Les Israéliens adorent recevoir des prix et se délectent du mot. En hébreu, on dit Prass, c’est magique, on s’en gargarise et, là-bas, Prass se décline à toutes les sauces. Car, dans ce pays où l’excellence est un fait acquis, on aime les récom-penses – tant mieux ! Le summum de cette distribution, c’est le Prix d’Israël qui est décerné, chaque année, à l’occasion de Yom Ha’atz-maout. La liste serait longue si l’on devait énumérer les célébrités qui l’ont reçu, mais, parmi elles, rappelons simplement que fi-gurent Martin Buber, Shmuel Yosef Agnon, Gershom Scholem, Zubin Mehta, Amos Oz et bien d’autres… On ne voudrait pas ennuyer le lecteur ou s’éloigner de notre Belle du Seigneur, Michal Bat-Adam. Notons simplement qu’il y a peu de femmes récipiendaires de cette distinction. Pionnière et visionnaire, Michal Bat-Adam a été la seule femme à réaliser des films d’auteur, alors que le cinéma israélien balbutiait et que les productions restaient locales. Elle pousse les frontières et, hors les murs, recueille un franc succès, aussi grâce à l’homme de sa vie, son prince venu d’Égypte, Moshé Mizrahi, qui va la faire tourner dans tous ses films et dont elle devient la muse :Rosa, je t’aime, réalisé en 1972, ...
