Michaël Azoulay « Réfléchir et agir »
Il est question de bêtes impures (à la consommation) dans la péricope de cette semaine.Leur caractère licite pour les non-juifs ne serait-il pas de nature à favoriser en monde juif un malheureux et dangereux amalgame entre l’homme consommateur et la bête consommée ? Les interrogations autour de l’origine de la pandémie que nous traversons ont résonné étrangement au sein de la communauté juive. Les lois de la cacherout sont en effet introduites par ce verset : « L’Eternel parla à Moïse et à Aaron, pour leur dire ». « Pour leur dire » désignerait exclusivement les enfants d’Israël. Car la transmission des lois alimentaires constitue l’apanage du peuple hébreu. Le regretté Professeur Raphaël Draï voyait dans ces règles, empêchant juifs et non-juifs de partager un repas en commun, un fort marqueur identitaire de séparation entre « identité juive et identité humaine ».De nombreux commentateurs, tels que Na’hmanide, prétendent que les interdits alimentaires viseraient à préserver la santé de celui auquel Dieu interdit de consommer ces aliment ...