Mémoire de la Shoah. « J’étais venu vous voir »

J'ai visualisé des chiffres, je n'ai pu voir vos visages. J'ai touché les couches où vous dormiez, à même la terre battue, j'ai caressé les lattes de bois où vous passiez vos dernières nuits. Je n'ai pu ressentir votre souffrance. Couvert de laine et de fourrure, j'ai eu froid sous ce ciel de Pologne, à moins huit degrés, et j'ai eu honte face aux tenues rayées que vous portiez pour seul vêtement à moins vingt degrés. J'ai osé sourire aux plansanteries d'un de mes camarades, au détour d'un baraquement, alors que vous préfériez vous jeter dans les fils barbelés électrifiés, plutôt que de continuer à vivre dans cet enfer. J'ai eu faim, alors qu'une rescapée m'expliquait que l'on pouvait s'entre-tuer pour un bout de pain. J'étais fatigué pour avoir marché dans la neige quelques centaines de mètres, alors que j'apprenais que l'on vous faisait courir plusieurs kilomètres par jour, épuisés, affamés, à bout de force. j'ai eu mal d'avoir glissé su ...

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