Martine Gozlan : « Combattre aujourd’hui par la plume l’antisémitisme et la haine d’Israël est une priorité pour moi »
Actualité Juive : Nos lecteurs vous connaissent puisque vous êtes depuis plusieurs années rédactrice en chef à l’hebdomadaire Marianne couvrant le Moyen-Orient et le Maghreb. Personne ne vous attendait dans cette biographie de Hannah Szenes. Pourquoi ce choix ?Martine Gozlan : Tout en écrivant sur l’intégrisme islamique, je travaillais aussi sur la montée de l’antisémitisme en France. J’assistais à la diabolisation d’Israël, pays cher à mon cœur et où je me rends fréquemment. La personnalité de Hannah Szenes me fascinait depuis longtemps. Retracer son parcours constituait un défi passionnant.A.J. : Le destin de Hannah Szenes est digne d’un roman et pourtant elle est méconnue en France alors qu’en Israël ses poèmes sont étudiés à l’école et que son père reste une figure de référence en Hongrie. Qui était-elle ?M.G. : Une poétesse née à Budapest, qui a choisi le sionisme en 1938. Elle a participé à la création du kibboutz Sdot Yam, près de Césarée, avant de s’enrôler dans le commando parachutiste envoyé par David Ben Gourion en Europe occupée pour tenter de porter secours aux juifs. Après avoir passé trois mois dans les maquis des partisans antifascistes en Yougoslavie, elle a franchi la frontière hongroise le 9 juin 1944. Capturée, torturée, jugée, elle est exécutée par les nazis le 7 novembre 1944 à l’âge de 23 ans. En prison, elle enseignait l’hébreu et la Hatikva à ses co-détenues ! Elle portait l’espérance d’une renaissance nationale alors que se déroulait l’extermination de 587 000 juifs hongrois... A.J. : Certaines phras ...
