Marceline Loridan-Ivens : « La permanence du camp est en moi »

Actualité Juive : Votre vie, foisonnante, mérite bien des présentations. Il en est une, implacable et chiffrée : « Je suis l’une des 160 qui vivent encore sur les 2 500 qui sont revenus»…Marceline Loridan-Ivens : Oui. La permanence du camp est en moi.A.J.: La lettre que votre père a réussi à vous faire passer -perdue et dont vous avez oublié les mots - tient une place majeure dans le livre. L’écriture vous a-t-elle permis de vous libérer de l’étreinte insupportable du souvenir ?M.L.I. : Cette lettre est un cheminement intérieur. Mais aucune étreinte ne saura jamais être desserrée. Jamais.  A.J.: Vous écrivez «Il faut vieillir pour accéder aux pensées de ses parents». Peut-être avez-vous recréé les mots de votre père…M.L.I. : Difficile de le savoir. C’est le bilan d’un itinéraire qui me fait sortir des camps et y retourner en permanence, comme c’est le cas pour de nombreux déportés. La lettre que mon père a écrite aurait pu tenir lieu de testament : elle ne l’a pas été parce que je l’ai perdue et que je ne m’en souviens pas. Où l’ai-je perdue ? Pourquoi ? Je ne sais même pas si mon père a reçu ce que je lui ai envoyé. Et toujours cette impossibilité de savoir jusqu’où il est allé. A.J.: Cette lettre était signée de son nom yiddish. Etait-ce le besoin d’affirmer sa judéité au plus fort de l’adversité ? M.L.I. : C’est votre interprétation…A.J.: C’est ce que vous laissez entendre…M.L.I. : Le plus curieux est qu’il ait signé cette lettre de son prénom. Je ne peux pas faire d’int ...

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