Marc Eisenberg et Roger Cukierman « Nous n’avions pas d’autre choix que de vendre ce manuscrit »

Accusés de départir la France du mahzor Luzzatto, le président de l’AIU, Marc Eisenberg - par ailleurs, propriétaire d’Actualité Juive - et Roger Cukierman, vice-président, se défendent. Comment réagissez-vous aux critiques dont l’Alliance fait l’objet depuis la mise en vente du mahzor Luzzatto aux enchères ?Marc Eisenberg : Je m’étonne, tout d’abord, que les initiateurs de la pétition ainsi qu’un certain nombre de signataires qui ont des liens anciens, et parfois d’amitié, avec l’Alliance et ses dirigeants n’aient pas pris le soin de nous contacter avant de lancer une polémique vaine. Depuis toujours, l’Alliance veille à la sauvegarde de sa bibliothèque, mais nous alertons depuis des années sur le coût de ce patrimoine communautaire qui très lourd à supporter pour notre seule institution puisqu’il représentait un déficit de 800 000 euros net par an. Nous avons multiplié les efforts pour réduire ces dépenses en déplaçant la bibliothèque dans les locaux de l’ENIO, et en installant 80% de son fonds documentaire dans une maison d’archivage professionnelle (accessible sur commande en 24 heures). Nous avons également investi dans la digitalisation du fonds, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS). Ces efforts ont permis de réduire le déficit de la bibliothèque qui n’est plus aujourd’hui que de 500 000 euros par an. Mais cette charge reste insupportable pour l’Alliance. Roger Cukierman : Je comprends l’émotion de voir partir à l’étranger ce bien précieux, mais en tant que dirigeants de l’Alliance, nous avions le devoir et la responsabilité de veiller à l’équilibre financierde l’institution. Or, l’Alliance connaît des difficultés financières. Notre déficit annuel s’élève à un million et demi d’euros et si nous continuons à financer aussi celui de la bibliothèque, c’est l’équilibre de toute l’institution qui est en danger. Notre déficit tient à la chute vertigineuse des dons et legs ces dernières années, lesquels représentent près de 95% de son financement. Cette situation n’a pas empêché l’Alliance de poursuivre son soutien à son réseau scolaire, notamment par l’attribution de nombreuses bourses aux familles les plus défavorisées. Vendre un des « bijoux de famille » est un déchirement, mais nous ne pouvions pas mettre en péril les autres activités de l’Alliance, en particulier les écoles. Je comprends l’inquiétude légitime des uns et des autres, mais la vente de ce manuscrit est la seule solution qui assurera la survie de la bibliothèque au moins jusqu’en 2030 . Des solutions alternatives n’étaient-elles pas possibles ?M.E. : Depuis des années, nous appelons à l'aide et nous ex ...

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