Lydia Benattar. Shoah, pour ne pas oublier…

En ce triste mois de novembre 1999, j’étais venu vous voir à Auschwitz, vous mes grands-parents déportés que je n’ai pas connus. Naïvement, j’avais pensé que vous m’aviez attendue, je vous imaginais cachés derrière un arbre, un mur, derrière une porte peut-être. J’ai même voulu toucher les barbelés en vous imaginant près de ceux-ci.J’ai voulu entrer dans un baraquement, mais le froid et la neige faisaient chavirer mes pas. J’ai vu vos paillasses et même ramassé quelques pierres. La pénombre tombait à Birkenau et j’ai eu peur, mais un autre visiteur, errant comme moi, m’a confirmé que nous devions continuer notre route pour arriver au camp d’Auschwitz construit par les déportés. J’avais même amené vos numéros de convois pour ne pas oublier vos noms et prénoms, pour pouvoir vous appeler au cas où.  Mais rien, pas âme qui vive, pas même le miaulement d’un chat errant comme moi. Seulement une immense étendue blanche... et des rails où j’ai vu avec étonnement un groupe de jeunes Israéliens, marchant dessus avec le drapeau d’Israël grand ouvert.Sans un mot, je suis retournée doucement, mortifiée et gelée, au car qui nous attendait, j’ai bu d’un trait deux snaps, moi qui ne boit jamais !Et j’ai compris le message, celui d’avoir complété une partie du puzzle de ma vie. Celui d’une jeune fille française, juive, née à Paris, qui a été élevée par des parents nés aussi en France, ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page