L’identité éternelle du peuple juif
Victime de pogroms et de dictatures depuis des millénaires, exilé à travers le monde, le peuple juif aurait pu disparaître depuis longtemps. Or, il a non seulement survécu, mais il a aussi réussi à conserver son identité singulière. Analyse des raisons qui ne tiennent pas que du miracle. Lorsque D.ieu interpelle Moché, devenu berger dans le désert de Midian, au cœur du buisson ardent, pour lui ordonner de retourner en Égypte afin de libérer son peuple de l’esclavage, celui-ci lui répond « Qui suis-je ? » (mi Ano’hi). « Si cette réponse semble exprimer une forme d’humilité - qui suis-je moi, pour que l’on me confie pareille mission ? -, elle doit aussi être comprise au sens premier. Qui, Moshé, est-il en effet ? Lui qui est né hébreu, qui a grandi avec une culture égyptienne et qui a dû très vite quitter sa maison pour sauver sa peau. C’est une véritable question d’identité. Face à cette interrogation, Dieu lui rappelle qu’il est lui-même le Dieu d’Abraham, d’Itzhak et de Yaacov. Une définition qui passe par une notion d’appartenance à une histoire », explique le rabbin Moshé Sebbag.Avec Armand Laferrère, ancien élève de l’ENS, le rabbin de la grande synagogue de la Victoire a exploré les raisons de cette exception historique qui a permis au peuple juif de maintenir presque inchangés pendant plus de 3000 ans - dont près de vingt siècles en exil - ses traditions, son mode de vie et les principes de sa religion. Les deux hommes livrent leur analyse dans un livre à paraître dans les prochaines semaines : l’Éternité des Juifs (éditions Odile Jacob). « Être juif, c’est être dans l’appartenance à une histoire où chacun a un rôle de poursuivre », ajoute le rabbin Sebbag. Une analyse qui rejoint celle de l’historien Pierre Savy, maître de conférences en histoire du Moyen Âge, dont le livre Histoire des Juifs (éditions PUF) a été publié en septembre dernier s ...
