Levanah Iserin : « L’œnologue qui étudie le vin ressemble à un rabbin qui étudie la Torah »

Actualité Juive: Levanah, vous avez effectué un retour aux sources inattendu.Racontez-nous. Levanah Iserin : J’ai vécu trente-cinq ans sans connaître ma véritable identité et après avoir cherché longtemps, j’ai enfin levé le voile il y a environ trois ans. J’ai découvert un trésor : mon peuple, mes origines et une terre ! Tout ce temps n’a pas été totalement perdu puisque je me suis orientée vers des études de viticulture en Bourgogne puis d’œnologie à Bordeaux pour devenir œnologue. J’ai exercé à Bandol, en Alsace, et parcouru le monde jusqu’en Australie. Cette expérience, plutôt rare dans le monde juif, je souhaite la mettre au service de la communauté aujourd’hui. A.J.: En quoi consiste votre métier d’œnologue ?L.I. : L’œnologie est la « science du vin ». L’œnologue a pour objectif la constante amélioration de la qualité du vin. La base du métier, c’est la dégustation ! Il nécessite aussi d’avoir un bon relationnel, de savoir être à l’écoute des besoins du vigneron, de l’orienter vers les bonnes décisions, de rester discret et de respecter le secret professionnel. L’œnologue peut travailler pour un laboratoire de conseils et d’analyses, dans un domaine viticole, comme maître de chai, dans une société de négoce ou comme responsable qualité. J’ai exercé pendant une quinzaine d’années comme œnologue conseil, apportant un support technique à une centaine de domaines viticoles alsaciens, allant de la petite exploitation familiale à la grande cave coopérative. Les vignerons apprécient le fait d’avoir un soutien et surtout un avis extérieur. Faire un vin, c’est prendre de multiples décisions au cours du long processus de fabrication depuis la culture de la vigne jusqu’au choix du bouchon ! Multiples décisions A.J.: Quel est l’intérêt pour une cave de faire du vin casher ?L.I. : L’intérêt réside dans le fait que ce sont généralement des commandes, donc des ventes déjà finalisées. La fabrication entraîne effectivement quelques contraintes (intervention extérieure par les shomrim, organisation du temps de travail, etc.) mais au final, les bouteilles produites trouvent immédiatement preneur. De plus, la survie des exploitations passe de plus en plus par l’export : avoir dans sa gamme un vin casher est une porte d’entrée non négligeable, notamment pour s’implanter sur le marché américain et beaucoup de domaines l’ont compris. Enfin, c’est moins prouvable, mais une certaine « braha » peut retomber sur le domaine : par exemple, la Cave de Ribeauvillé s’est mise à faire du vin casher depuis quelques années, et elle a récemment obtenu un titre élogieux : elle a été élue « meilleure cave coopérative de France en 2016 ». Un hasard ? A.J.: Vous dites qu’il y a une forte ressemblance entre le monde de la Torah et le monde du Vin. Pouvez-vous préciser ?L.I. : S’il y a bien une catégorie de personnes qui peut comprendre le message de la Torah et le calendrier hébraïque, ce sont bien les viticulteurs ! On peut citer par exemple l’influence de la Lune sur le cycle végétatif de la vigne et sur l’activité des levures au cours de la fermentation alcoolique, ou encore le fait que les vendanges tombent à la même période que les fêtes de Tichri. Rosh Hashana, la nouvelle année traduisant le début du nouveau millésime, Yom Kippour = la mise à mort du ra ...

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