L’Etat islamique déclare la guerre au Hamas
La vidéo s’étale sur vingt-deux minutes. Devant la caméra, un jeune homme aux cheveux longs et à la barbe brune annonce la rupture entre le Hamas et l’organisation Wilayat Al Sinaï (« la province du Sinaï »), la branche sinaïtique de l’Etat islamique. Ce prédicateur de 25 ans se nomme Abou Kazim al-Maqdissi, une « nisba » (« l’origine » en arabe) se rattachant à la ville de Jérusalem dont sont coutumiers les djihadistes gazaouis. Dans une longue tirade, diffusée le 3 janvier, le prédicateur né à Rafah tire à boulets rouges contre l’organisation d’Ismaïl Haniyeh et Yahia Sinwar, cousine d’hier, cousine désormais accusée de tous les maux. Parmi les griefs exposés, l’accord de réconciliation avec le Fatah, le non-respect de la législation islamique par les tribunaux palestiniens, les relations avec l’Iran et la Syrie – puissances chiites – et la Russie ou encore l’écrasement d’un groupe salafiste en 2009. Mais l’essentiel est ailleurs. « Le Hamas utilise des armes de contrebande pour renforcer ce qui n’a pas été offert par Dieu. Il combat également les partisans de l’Etat islamique à Gaza et au Sinaï et empêche la migration de ses partisans de Gaza vers le Sinaï », fustige Al Maqdissi. Le Hamas a installé une zone tampon séparant la partie palestinienne de Rafah de son versant égyptien pour empêcher les contacts entre Wilayat Al Sina ...