Les Turcs avancent leurs pions en Syrie
L’objectif a été exposé sans ambages par Recep Tayyip Erdogan, mardi 20 février, devant le Parlement turc : l’armée assiègera la ville syrienne d’Afrin « dans les prochains jours et de façon beaucoup plus rapide », a promis le président turc. Un mois après le lancement d’une opération militaire engagée aux côtés de l’Armée syrienne libre, Ankara maintient le cap pour chasser les forces des « Unités de protection du peuple » (YPG) de la première région kurde à avoir chassé le pouvoir gouvernemental en 2012. Le paradoxe veut que c’est aujourd’hui vers Damas que les Kurdes se tournent pour contrer les ambitions de M. Erdogan. Mardi, des forces pro-régime ont investi l’enclave d’Afrin, accueillies par des bombardements turcs. « Si le régime vient pour éliminer le PKK et le PYD [dont les YPG sont la branche armée, NDR], alors il n’y aucun problème », avait prévenu un peu plus tôt, depuis la Jordanie, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu. « Toutefois, s’il vient pour défendre les YPG, alors rien ni personne ne pourra nous arrêter, nous ou les soldats turcs ». Un renversement d’alliance des Kurdes ? Un risque d’escalade est-il à prévoir ? Non, considère Fabrice Balanche, chercheur associé à la Hoover Institution. «Cela ne sera pas bien sérieux », affirme-t-il à Actualit ...