Les inquiétudes arabes sur l’accord avec l’Iran
Président Obama, écoutez Netanyahou sur l'Iran ». Qui aurait dit qu'un jour, on lirait un tel appel sous la plume d'un journaliste arabe ? Et pas n'importe lequel. Fayçal Abbas est le rédacteur en chef de la chaîne Al Arabiya en anglais, autrement dit le porte-parole du roi d'Arabie Saoudite. Dans la lutte contre le programme nucléaire militaire de l'Iran, Israël est moins seul qu'il n'y paraît. L'analyse exposée par Binyamin Netanyahou dans son discours du 3 mars, est partagée quasiment mot pour mot par les leaders arabes sunnites. Quand le Premier ministre israélien évoque un Iran qui deviendra « de plus en plus agressif et soutiendra encore plus le terrorisme si son économie est libérée [des sanctions] et s'il obtient la voie libre vers la bombe », les pays de la région savent exactement ce que cela veut dire. Encore plus d'ambition hégémonique, encore plus de risques de renversements pour les régimes sunnites et ouverture d'une course régionale à l'arme nucléaire, comme seul moyen de se prémunir contre la bombe iranienne. Dans une région où les pays encore stables peuvent se compter sur les doigts d'une main, l'imminence d'un accord entre les grandes puissances et l'Iran, qui le laisserait trop près de la capacité nucléaire militaire, est donc tout simplement une catastrophe, susceptible d'entraîner une réaction en chaîne de mauvaises décisions. Nouvelles alliancesDans ce jeu complexe, chacun avance ses pions en fonction ...