Les armes à feu, une passion américaine
Aux États-Unis, les tueries de masse, les « mass shootings », se succèdent avec une tragique régularité. Tout récemment, à Atlanta, en Géorgie, un jeune homme de 21 ans abat 8 personnes, dont 6 femmes asiatiques. Peu après, c’est à Boulder, dans le Colorado, qu’une fusillade fait 10 morts. Les Américains gardent en mémoire les assassinats de Columbine, en 1999, dans le Virginia Tech, en 2007, dans une église baptiste en Caroline du Sud, en 2015, dans un lycée de Floride et dans un autre lycée au Texas, puis dans la synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie, en 2018. Et les 58 morts de Las Vegas, en 2017. On pourrait encore allonger cette énumération funèbre.Au moment où le Covid-19 continue de faire des victimes, au point que les États-Unis comptent plus de 550 000 morts, les ventes d’armes à feu battent, elles aussi, des records. Les clients font la queue devant les armureries. Ils fréquentent assidûment les foires aux armes. Les marchands de pistolets et de revolvers, de fusils automatiques ou semi-automatiques AR – 15, de munitions de tous calibres réalisent d’excellentes affaires. Le nombre des acquéreurs ne cesse pas d’augmenter. Voilà qu’une nouvelle clientèle ne cesse pas de croître ; ce sont les femmes. Les marchands d’armes les mettent en garde. Comment repousser un éventuel agresseur ? Comment se protéger de tout danger ? Une arme de petit calibre fera peur. Des sacs à main sont aménagés avec une poche à l’arrière pour y loger le pistolet protecteur. Des stands de tir ouvrent largement leurs portes. Choquant, incompréhensible ? Certainement non. La liberté d’être armé est aux États-Unis un droit fondamental. Il est inscrit depuis 1791 dans le deuxième amendement à la Constitution fédérale, tel qu’il a été interprété par la Cour suprême, en 2008. Tout citoyen peut acheter une arme à feu, dans les limites qui sont définies par l’État, la ville ou le comté qu’il habite. Une large majorité d’Américains approuvent cette liberté. Au nom des chass ...
