L’élan francophone
La crise sanitaire a bouleversé tous les repères, y compris ceux des rapports entre Israël et les Juifs de Diaspora. L'alyah devient un défi inédit. Comment fait-on pour s'intégrer en Israël en 2020 ? On dit qu'une Alyah préparée est une Alyah réussie. Mais qui pouvait se préparer au fléau du Covid qui s'est abattu sur le monde ? Pour ceux qui se sont établis en Israël avant et depuis l'éruption de la pandémie, c'est un double bouleversement. L'arrivée dans un pays nouveau exige de mobiliser toutes ses capacités d'adaptation. Mais comment faire quand le pays d'accueil doit lui aussi s'adapter à une situation inédite ? Les nouveaux immigrants de France n'ont pas été épargnés par la crise. Pour ceux qui étaient déjà dans le pays, parfois depuis des années, c'est une soudaine fragilisation sociale ou économique. Les liens avec la famille restée en France se distendent, le confinement des enfants les coupe de leur environnement israélien, toute la routine qui s'était enfin installée est perturbée. Et pour ceux qui sont arrivés depuis le mois de mars, c'était un défi démultiplié. Ils ont dû commencer par un isolement de deux semaines, avant de s'engager dans le labyrinthe administratif de l'intégration, souvent accessible seulement par Internet, pour cause de confinement. Les enfants n'ont pu être que brièvement scolarisés, avant de se retrouver devant leur écran d'ordinateur, alors qu'ils ne peuvent pas encore suivre de téléenseignement en hébreu. Sans parler des aides et de la couverture sociale qui n'ont pas été prévues pour ceux qui n'ont pas suffisamment d'ancienneté au travail pour bénéficier, par exemple, du chômage partiel. Si les ministères des Finances et de l'Intégration ont fini par mettre en place un dispositif destiné aux olim et que les associations se sont mobilisées pour encadrer et assister les nouveaux immigrants, la situation ...
