Le Rabbi, une histoire hassidique française
C'est au début du printemps 1932 que Menahem Mendel Schneerson et son épouse quittent la capitale allemande, en prise à une montée au pouvoir grandissante du parti nazi, pour la France. Le couple emménage à quelques pas de la station Mouton-Duvernet, dans le 14e arrondissement de Paris. Ne changeant guère l'emploi du temps qu'il avait à Berlin, le jeune homme de trente ans consacre l'essentiel de ses journées à l'étude de la Torah, et ne laisse qu'une place réduite à l'acquisition des connaissances nécessaires à la vie universitaire. Mais assoiffé de savoir, Menahem Mendel Schneerson souhaite, à l'instar du Rambam, se cultiver avec les sciences profanes pour les mettre au service de sa pratique et de sa réflexion religieuse. Ce qu'il fera tout au long de sa vie sans jamais négliger les préceptes de ses ancêtres. Ainsi, celui qui vingt ans plus tard deviendra le Rabbi de Loubavitch, réussit non sans mal à entrer à la Sorbonne. Bien qu'il arrive en plein milieu d'année universitaire et qu'il ne soit muni d'aucun document attestant ses études à Berlin, Menahem Mendel Schneerson convainc un conseil universitaire de le mettre à l'essai pour six mois, malgré une maîtrise plus qu'approximative de la langue française. C'est à cette époque qu'il sympathise avec c ...