Le pari de l’universalisme

Rachel Khan se présente elle-même comme « afro-yiddish ». Un « mélange » inhabituel qui nourrit un livre particulièrement bien écrit, à la fois drôle et profond. Racée (Les éditions de l’Observatoire, 2021) délivre un message universaliste très bienvenu. Rencontre. Votre père est gambien. Votre mère est d’origine juive polonaise. Quel est votre rapport à la religion juive ?Rachel Khan : J’ai grandi à Tours, où j’ai suivi les cours du Talmud Torah de 7 à 14 ans et où je me rendais souvent à la synagogue. Depuis que je suis une « déracinée », habitant Paris, je la fréquente moins. Mais, par exemple, je considère toujours chabbat comme un moment très particulier de la semaine. Je marque ce temps. À la lecture de votre livre Racée, on sent que le judaïsme occupe une place importante dans la construction de votre identité. Pouvez-vous nous expliquer ? R.K. : C’est notamment un rapport très présent à la Shoah. Mon grand-père maternel, rescapé des camps, s’est détourné de la religion. Mais il voyait d’un bon œil la présence du judaïsme dans notre univers familial. À Tours, petite, il m’accompagnait à la synagogue. Ma mère a été une enfant cachée. Alors qu’elle n’est encore qu’un bébé, elle est coupée de ses parents. C’est un traumatisme resté très présent. Si bien que cette histoire a grandement nourri mon identité. Le fait d’être cachée constitue ma langue maternelle. Je crois d’ailleurs que les livres sont un moyen de « réparer », que c’est avant to ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page