Le néo-sultan Erdogan tourne le dos au kémalisme
Vers un régime islamo-nationaliste autoritaire« Allahu Ekber ! Allahu Ekber ». Vendredi 15 juillet, deux Turquie se sont fait face dans la rue et l’une d’entre elles est restée K.O. En résonance avec les Turcs qui prononçaient la chahada, la profession de foi de l’islam, en guide de slogan pro-AKP, le parti au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan entend bien désormais « fermer la parenthèse du kémalisme », l’idéologie à l’origine de l’Etat turc moderne. « Erdogan est un homme pieux, sentiment renforcé par le fait qu’il vient d’échapper à la mort » estime dans Le Parisien Dorothée Schmidt, spécialiste de la Turquie à l’Institut français des relations internationales. « La religion était déjà en train de revenir au premier plan depuis la prise de pouvoir en 2002 de l’AKP […]. Le phénomène va s’accentuer ». Pour Soner Cagaptay, du think tank Washington Institute, « la Turquie affronte son moment Iran 1979 », l’année de la révolution islamique menée par l’ayatollah Ruhollah Khomeyni. M. Erdogan pourrait ainsi être tenté de surfer sur le « zèle religieux » de ses soutiens pour débarrasser la Turquie des derniers oripeaux laïcs. La reprise en main de l’armée, pilier du kémalisme, et l’islamisation en cours du système ...