Le Grand Rabbin de France Haïm Korsia : « Nous sommes dans les fibres de ce qu’est la France »

Actualité juive : Depuis maintenant vingt ans, la première question de notre p’tit déj concerne, encore et toujours, l’antisémitisme. Nous avons encore connu cette année, parmi les agressions, des graffitis et des profanations. Le 19 février dernier, une manifestation visant à dire non à l’antisémitisme était organisée à Paris. Aussi louable que soit cette initiative, elle n’a rassemblé que peu de monde. Ne sommes-nous pas, finalement, en train de nous habituer à un antisémitisme qui restera toujours présent à un certain niveau ? Haïm Korsia : Avant toute chose, je souhaite vous remercier de me donner, chaque année à cette époque, la possibilité de faire, avec vous, un bilan de l’année écoulée et un état des lieux. Dans l’enchaînement de nos jours et de nos semaines, ce moment de réflexion est important.S’agissant de l’antisémitisme, je voudrais rappeler cette citation de Charles Péguy : « Il y a pire que les âmes perverses, il y a les âmes habituées ». Il est vrai que la société française est désormais quelque peu habituée à la présence de l’antisémitisme. On l’a d’abord sous-estimé, puis il y a eu des morts... Est venu ensuite l’argument de l’exceptionnalité, mais il y a eu des morts en série, dont des enfants. Et l’attentat de l’Hypercacher et les assassinats de Sarah Halimi, de Mireille Knoll et cette violence endémique dont on a le sentiment qu’elle fait partie de l’évidence de la vie… C’est justement contre cela qu’il faut lutter, et d’abord dans nos esprits. J’ai trouvé dans la Torah un enseignement qui se rapproche de ce que je viens de décrire : « Il nous faut lutter contre la pauvreté tout en sachant qu’elle existera toujours ». L’antisémitisme est une sorte de virus. Il n’y a pas de nouvel antisémitisme, mais tel un virus qui mute, l’antisémitisme a muté. Aussi la lutte doit-elle également évoluer. Tout ce que l’on a essayé jusqu’ici n’a pas marché. Les cent millions d’euros investis par l’État sur trois ans dans le cadre du plan pluriannuel, n’ont pas e ...

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