Le Brésil, vieille terre marrane face au massacre sanitaire

Le Brésil lointain n’a cessé de fasciner les intellectuels européens, particulièrement encore au milieu du siècle dernier, entre 1935 et 1950. À cela, plusieurs raisons :dans ce moment d’angoisse existentielle de toute l’Europe, cet « Occident absolu du monde » ne pouvait que faire lever les espoirs un peu fous d’une terre véritablement nouvelle où, selon l’espoir formulé dans Bajazet, l’éloignement dans l’espace finissait par exprimer un éloignement bienvenu dans un temps profondément utopique dans son essence.Au Brésil, bien plus que dans une Argentine voisine mais déjà militante des rêves hitlériens, ou dans le Machu Picchu péruvien fabuleux auquel rêvait Neruda, une thébaïde indienne préservée nous transportait dans un monde toujours précolombien, qui aurait mis à distance les violences de l’histoire. Mais au Brésil, pas du tout, l’histoire pouvait recommencer, dans une pureté retrouvée, rêve éveillé commun dans les deux cultures fondamentales de l’Europe de Stefan Zweig et de Georges Bernanos. C’est de là-bas qu’un Zweig totalement électrocuté par la violence du carnaval de Rio quelque peu hystérique choisira hélas le suicide, tandis que, bien plus positivement, le maurrassien pourtant antisémite Bernanos recevra le coup de tonnerre de l’appel du 18 juin, et se mettra dès lors au service de la grande querelle de de Gaulle, de Jean Moulin, de René Cassin et de Félix Eboué. Pour cet esprit incommode formé par Drumont, au service de la cause dont les hérauts les plus notoires étaient des juifs – Cassin, Bingen et même le discret Soustelle –, un grand « nègre » admirable en tous points, Félix Eboué, qui sera le véritable numéro 2 de la France libre de même que le gardien de son petit empire, l’AEF, et une cohorte de francs-maçons des deux grandes obédiences, Pierre Brossolette, le général Catroux et son véritable archange, Jean Moulin, fils chéri de la lignée des progressistes de Pierre Cot. Le seul véritable EmpirePour tout cela, un topo original, le Brésil – et le choix de ce lieu encore mal connu des Français ne peut être imputable au seul hasard. Tout d’abord, le Brésil est le seul véritable Empire du continent américain. Certes, cet Empire a bel et bien f ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page