Laurent Joly : « Eric Zemmour relativise les crimes de Vichy »

Actualité Juive : Votre livre se présente comme la première synthèse sur Vichy et la persécution des Juifs depuis les travaux fondateurs de Marrus-Paxton (1981) et de Serge Klarsfeld (1983-1985). Comment expliquez-vous que cette approche globalisante ait été délaissée depuis trente ans ? Laurent Joly : Ces deux références, majeures, pionnières, ont été écrasantes pour la communauté des historiens. Qu’apporter de nouveau après elles ? Pourtant, j’ai perçu, lors de conférences ou de formations avec des enseignants, que le public était demandeur d’une synthèse sur Vichy et les Juifs, courte et facile  d’accès, faisant le point sur les recherches de ces trente dernières années. Mon projet était aussi de proposer un éclairage plus particulièrement approfondi sur des questions centrales, curieusement peu traitées. Comme la mise en œuvre concrète de la rafle du Vel d’Hiv ou les origines du statut des Juifs.A.J.: Quelle thèse défendez-vous sur le statut des Juifs ? L.J. : Depuis Paxton, l’idée s’est imposée que cette loi fut la simple traduction, parfaitement autonome, de l’antisémitisme français. Or les recherches récentes montrent une forme d’interaction entre la pression allemande, la volonté de Vichy de collaborer et un antisémitisme propre, politique, remontant à l’affaire Dreyfus. Je défends la thèse d’un certain opportunisme de Vichy. L’artisan principal du statut est le ministre de l’Intérieur Marcel Peyrouton. Or, rien ne le rattache à la tradition antisémite d’extrême droite. Ancien radical et franc-maçon, c’est un technocrate d’élite, toujours au service du pouvoir. Il n’y avait pas que des idéologues à Vichy… A.J.: Pas seulement donc des héritiers de l’Action françai ...

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