Lambert Wilson : « Je ne comprends pas l’animosité envers le peuple juif »
Actualité Juive : On voit comment chacun réagit à l’Occupation dans un petit village français. En tant que vicomte, vous espérez un traitement de faveur. Lambert Wilson : Vu de l’extérieur, c’est-à-dire des paysans français qui n’ont rien et subissent l’envahisseur, il apparaît comme un privilégié composant avec ce pouvoir. Lui se lamente de l’Occupation, mais va finir par composer, au point de livrer, manipulé par sa femme, le nom d’un paysan tueur d’un Allemand. Dans ses dernières heures, il révèlera de la dignité et du courage. Les personnages soumis à la violence de la guerre ne sont jamais noirs ou blancs. J’ai discuté dans une émission avec des étudiants qui ont perçu dans le film que toutes les attitudes humaines étaient représentées. On peut rapprocher ces événements de l’Ukraine en ce moment. A.J.: Que savez-vous de la France sous l’Occupation?L.W. : J’ai participé à de nombreux documentaires en tant que narrateur, et j’ai appris énormément. Je fais partie d’une génération dont parents et grands-parents ont vécu la guerre, l’ont racontée. Elle est très présente en moi. Il y a une dizaine d’années, j’ai rêvé que je me trouvais dans le 6e, rue du Cherche-Midi. J’entendais dans mon quartier d’enfance le bruit des bottes de soldats allemands que je voyais marcher dans la rue. J’ai été pris de panique dans ce cauchemar, et me suis réveillé avec le cœur battant à d ...
