La Turquie passe à l’attaque contre les Kurdes
Que se passe-t-il à Afrin ? L’armée turque a déclenché samedi 20 janvier l’opération « Rameau d’olivier » contre la ville d’Afrin. Située dans le Kurdistan syrien, dans le Nord de la Syrie, l’enclave se savait de longue date dans l’œil de mire d’Ankara. Coupé du reste de la Rojava kurde par une zone d’occupation turque, Afrin était considéré jusqu’ici par les observateurs comme un « maillon faible », la prochaine cible évidente de Recep Tayyip Erdogan. Parce que le président turc est engagé dans une lutte à mort contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé parmi les organisations terroristes par la Turquie comme par l’Europe et les Etats-Unis. Parce que le « reis » (le « chef », son surnom depuis sa tendre enfance) estime que les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde syrienne contrôlant Afrin, applique l’agenda sécessionniste du PKK. Ces derniers mois, les autorités turques multipliaient les menaces. Ce week-end, les mots ont pris la forme de raids aériens puis d’incursions au sol. « La question d’Afrin sera réglée, il n’y aura pas de marche arrière », a assuré lundi le président turc Recep Erdogan. Mardi matin, cent soixante-dix cibles avaient déjà été attaquées et onze villages capturés, selon des sources officielles turques. Bilan provisoire selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme : 54 combattants tués, dont 25 miliciens kurdes et 19 rebelles syriens pro-Ankara, et 24 civils morts.Quels sont les objectifs de « Rameau d’olivier » ? Le premier objectif de « Rameau d’olivier » est la constitution d’une zone tampon de 30 kilomètres à sa frontière pour empêcher les Kurdes d’y établir une base arrière au service de la stratégie de harcèlement du PKK. Ankara accuse régulièrement les YPG d’attaques contre son territoire, ce que les Kurdes syriens démentent. Le site Bloomberg rapportait mardi des témoignages de ...
