La mémoire disputée du capitaine Dreyfus

L’inauguration du musée Dreyfus le 28 octobre dernier, dans la propriété d’Émile Zola, à Médan, vient réparer une « nouvelle injustice », selon les mots du président de la République qui l’a inauguré. Celle qui fait qu’aucun lieu n’avait été, jusqu’à présent, consacré ni à l’affaire ni à la vie du capitaine. Et dont l’héroïsme continue d’être sous-évalué. Longtemps occulté dans la mémoire collective, en raison notamment de la collaboration, de la rafle du Vel' d’Hiv’ puis de la nécessaire reconstruction, le travail autour de la mémoire du capitaine Dreyfus s’est accéléré à partir de 1994, date marquant, avec 1998 et 2006, les cent ans de sa réhabilitation.Entamé il y a plus de vingt ans, ce travail, mené à la fois par des historiens, des descendants et des artistes autour de l’affaire Dreyfus, a permis d’en redéfinir les contours. Mais, en même temps qu’il s’effectuait, celui-ci a aussi révélé à quel point la figure du capitaine Alfred Dreyfus demeurait – volontairement ou non - incomprise. Tout récemment encore, Roman Polanski expliquait avoir préféré mettre en scène la vie du lieutenant-colonel Picquart dans son film J’accuse parce qu’il estimait que « Dreyfus n’ét[ait] pas un homme très intéressant, (…) pas particulièrement séduisant ni sympathique, même pour les gens qui le soutenaient ». Une offense à son courage et à son héroïsme, dont font état depuis de nombreuses années les historiens, spécialistes de l’affaire Dreyfus tels que Vincent Duclerc et Philippe Oriol et que défend ardemment sa famille. Anne-Cécile Levy-Ouazana, son arrière-petite-fille, s’insurge toujours du fait que l’on puisse continuer à nier sa bravoure. « Alfred Dreyfus a longtemps, a ...

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