La marche républicaine ou l’autel de la bonne conscience

Coucher de soleil, ce dimanche. L’haleine d’un prénom hante les boulevards de Paris, les artères de la ville se gorgent de foule coagulée, et au-dessus des toits, bourdonnent les hélicoptères. Sur le pont Louis-Philippe, un attroupement, volontaire celui-ci, s’est peu à peu formé. C’est que le ciel rougeoie derrière les tours de Notre-Dame et que, quoique citoyen, on n’en est pas moins sensible à la beauté. Après les selfies immortalisant sa présence lors de cette journée historique, le Parisien fait la queue pour ébahir son smartphone de ce tableau onirique. Mission accomplie : il suffisait d’être présent pour arracher à la marche une dernière marque d’espoir, un ultime signe de réconfort.Ce dimanche soir, quatre millions d’estomacs ont plongé dans le sommeil. Satisfaits. Ils ne craignaient pas les gastrites, les aigreurs, celles que cause la peur. Quatre millions d’estomacs, repus de citoyenneté, enivrés de beauté, se persuadent qu’un peuple entier vient de se coucher pour, qu’au matin, s’éveille enfin la France. Les pavés témoigneront que sous leur usure, le pays ouvre une nouvelle page, une page de grandeur, de prise de conscience, une page avec « Plus jamais ça ! » comme premiers mots, une page qui déploiera les symboles de ce dimanche 11 janvier 2015. Alors « Vive la France ! », la France nouvelle, la France toute neuve, Marianne cheveux au vent, front baigné de soleil, âme exhalant une belle conscience, cœur empli de bonne conscience.I ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page