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La communauté juive vigilante mais déterminée

RESSENTI Malgré l’explosion des actes antisémites, il fait toujours bon vivre au pays de Shakespeare, assurent – ou veulent encore croire ? – les juifs locaux.

Londres est devenue la ville la plus antisémite de l’Occident », a déclaré la semaine dernière le ministre israélien de la Diaspora, Amichaï Chikli. Une déclaration particulièrement mal accueillie sur place, tant par les responsables politiques que par la communauté. « Je pense qu’Amichaï Chikli a tort », ra éagi Richard Ferrer, le rédacteur en chef du Jewish News, le journal en ligne de la communauté juive britannique.
« Le Premier ministre, le maire de Londres, le Royaume ne cessent de condamner l’antisémitisme et d’assurer la communauté de leur soutien. La police et le gouvernement font tout pour permettre à la vie juive de continuer en toute sécurité. Ils pourraient en faire plus, certes, mais ils sont réactifs et ont promis d’être plus regardants sur les tentatives d’intimidation. Toutes ces expressions antisémites sont le fait d’une minorité », poursuit-il.
Rachel, une mère de famille installée à Manchester depuis bon nombre d’années partage assez ce sentiment et reconnaît que si la situation a changé depuis le 7 octobre, elle demeure sous contrôle. « Un de mes fils étudie à l’université et porte un collier « Bring them home » et un Maguen David. Il est souvent interpellé par des propalestiniens mais il arrive à leur répondre avec sang-froid et parvient généralement à leur prouver qu’ils ne connaissent rien à la situation et qu’ils sont des menteurs. Et puis
nous avons la chance d’avoir des personnalités telles Douglas Murray, ce journaliste pro-Israël qui sait répondre dans les médias et remettre en place tous ceux qui défendent les islamistes ». La semaine dernière encore, une vidéo dans laquelle Murray répond à une journaliste foncièrement hostile à Israël a fait le buzz sur les réseaux sociaux. « Je ne désinforme pas vos téléspectateurs, je les informe parce que vous ne le faites pas ! », lui a-t-il rétorqué. Des réparties qui rassurent et galvanisent la communauté juive britannique, tourmentée par une telle libération de la parole antisioniste. « Si la période ne semble jamais avoir été aussi compliquée qu’aujourd’hui pour les Juifs en Angleterre, elle a aussi ravivé le sentiment identitaire. Depuis le 7 octobre, beaucoup de Juifs se sentent plus juifs et plus autorisés à le revendiquer. On perçoit une fierté d’appartenir à la communauté comme on ne l’avait jamais perçu auparavant », constate Richard Ferrer. C’est dans ce contexte que le Jewish Leadership Council, le Conseil représentatif juif local, vient d’élaborer un plan visant à fortifier la vie juive britannique dans le monde post 7 octobre. Un plan qui entend renforcer et soutenir les générations futures ; assurer le soutien des groupes alliés ; obtenir une couverture médiatique équitable et faire respecter les droits légaux.■
L.E.

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