La Belgique de l’islam radical

Comme l’avait craint le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, au lendemain de la capture de Salah Abdeslam, les complices de celui-ci avaient bien l’intention de passer de nouveau à l’acte et la capture de leur chef n’a pas empêché les attaques du métro bruxellois et de l’aéroport de Zaventem, situé dans la région flamande. Il reste bien des foyers islamistes radicaux en Belgique, des deux côtés de la frontière linguistique entre francophones et néerlandophones. Quelle est leur histoire, quels en sont les contours ?Pour l’islamologue Mathieu Guidère, l’islam radical s’est développé outre-Quiévrain dans les années 90, lorsque le GIA algérien s’est implanté en France. Du coup, les réseaux intégristes marocains ont été marginalisés chez nous et se sont repliés en Espagne ou en Belgique. Ce qui leur était facile : sur 1,2 million d’étrangers résidant en Belgique, on compterait près d’un demi-million de Marocains, pour la plupart originaires de la province du Rif. Et l’attitude des gouvernements successifs n’a pas toujours été exemplaire : dès 1967 le très catholique roi Beaudoin 1er confie la gestion de la grande mosquée, dite « du cinquantenaire » à l’Arabie Saoudite. Ce n’est que récemment que l’Etat belge a obtenu des Saoudiens que son directeur, un diplomate du Royaume, soit écarté. L’Exécutif des musulmans de Belgique, sorte de CFCM local fondé en 1996, a toujours été d’une particulière faiblesse, miné par les divisions entre Turcs, Marocains et convertis. Dans ce contexte, les salafistes se sont taillés une place de choix et les salles de prières ...

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