Karine Tuil : « Les choses humaines, ce sont les choses de la vie »

Actualité juive : Les choses humaines est un roman totalement ancré dans le réel qui brouille le distinguo entre ce qui relève de la réalité et ce qui relève de la fiction. Comment expliquer cette démarche littéraire ? Karine Tuil : Je suis un écrivain qui aime observer et raconter la société dans laquelle nous vivons. Pour ce livre-là, je souhaitais apporter ma lecture d’un fait divers, le procès de Stanford qui, aux États-Unis en 2016, avait opposé un étudiant à une jeune femme qui l’accusait de l’avoir agressée sexuellement sur le campus. Le verdict, très clément (six mois de prison dont trois ferme) avait alors provoqué une forte vague d’indignation. Ce livre est aussi une réflexion sur les pulsions, le passage à l’acte et, finalement, sur ce que l’on porte en soi, c’est-à-dire la possibilité de faire le bien ou le mal.AJ: La tuerie de l’école juive de Toulouse de 2012 ainsi que les viols de Cologne de 2016 sont des éléments qui font partie de votre roman. Qu’est-ce que ces tragédies révèlent du monde dans lequel nous vivons ? K.T. : Les drames contemporains révèlent les dysfonctionnements et les fêlures de notre société à un moment donné. En France, un homme – que je ne nomme volontairement pas – est allé assassiner de sang-froid des enfants et un père de famille dans une école juive. Ce fait est tellement monstrueux qu’il y avait aussi la volonté de l’inscrire dans un roman pour que, justement, on ne l’oublie jamais. Cette volonté exprime la part inconsciente de la démarche d’écriture. Un livre est aussi le produit de nos peurs et de nos angoisses. C’est parce que l’on n’est parfois pas capable de trouver des réponses aux drames du quotid ...

Vous devez être connecté(e)(s) pour accéder au contenu du journal

Je me connecte

Supplément du journal

Petites annonces

Votre annonce ici ? Ajouter mon annonce

Publicités

Bouton retour en haut de la page

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page