Joshua Cohen sur la route du Paradis

Le monde s’écroule, sans cesse, sans jamais enfin s’effondrer. Pourtant, malgré la continuelle hécatombe, dans ces décombres renouvelés pointent déjà les germes des recommencements. C’est que l’empreinte du passé est le champ de la récolte future. Car si le sourire est la plus belle des blessures, alors les blessures abritent-elles en leur sein les plus beaux sourires, parce que vrais, gravés ? « Raconte-moi une histoire », dit l’enfant. Qui saura percevoir la profondeur de cette prière (qui sait le sens d’une prière ?) pourra entendre « Dis-moi le monde ». Ainsi en est-il de la littérature. La succession d’événements ne fait pas le roman ; le roman naît d’une nécessité de dire le monde, de raconter l’univers, ou de le réarranger quand la souffrance qui lui fait cortège est devenue intolérable. « Tiqoun », la réparation mystique ?Dans le flot des romans qui inondent cette rentrée littéraire, un court texte, 144 pages - une modeste émergence, comme pour s’excuser d’avoir été écrit – flotte au-dessus de ces océans de pages imprimées : « Le paradis des autres » de Joshua Cohen, publié au Nouvel Attila, maison d’édition née de la restructuration des éditions  Attila qui s’était fait remarquer  en proposant les œuvres d’Edgar Hilsenrath (« Nuit », « Le nazi et le barbier »,« Fuck America »…), gage indéniable de qualité éditoriale. Le roman de Joshua Cohen est leur nouvelle trouvaille américaine ; il a mis presque deux ans à être traduit en français. Et pour cause ! Dans la lignée d’un James Joyce, David Foster Wallace ou Thomas Pynchon, son texte abonde en néologismes et inventi ...

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