Jérusalem, la ville en lettres capitales
La capitale de l'État d'Israël et du peuple juif est aussi unique et précieuse à ses habitants qu'à ses visiteurs. Chacun a sa clé pour y pénétrer. Jérusalem, ville priée, vécue, imaginée. Et depuis quelques mois, ville fermée aux touristes, pèlerins et visiteurs étrangers, à qui la pandémie de Covid interdit l'accès. Sa longue expérience de citadelle donne à Jérusalem une capacité particulière à résister aux épreuves que lui imposent les hommes, les guerres ou la nature. Ses habitants savent puiser les forces qui feront tenir leur ville debout. Comme ses amoureux lointains continuent à la faire vivre intacte dans leur espoir de la découvrir ou de la retrouver. Jérusalem, ville forte et dure, ne se livre pas facilement. D'où que l'on vienne, on monte à Jérusalem. C'est une ville qui essouffle, qu'il faut conquérir comme un sommet. En été, le soleil frappe ses collines comme un bouclier qui éblouirait l'ennemi. Au cœur de l'hiver, les nuages qui roulent sur ses cimes, le brouillard qui enferme ses vallées la font apparaître comme suspendue, fugitive à ceux qui l'approchent. Mais une fois qu'on y entre, tout change. Jérusalem devient humaine. Comme un organisme vivant, Jérusalem a ses flux, son rythme qui varie selon les heures ou les jours. Le dimanche matin, c'est l'affluence, aux arrêts de bus, des soldats ployant sous le poids de leur sac à dos, qui reprennent le chemin de leur base après la permission du Chabbat passé en famille. A côté d'eux, de jeunes étudiants de yechivot, en veste et chapeaux noirs, se pressent vers leurs collèges. Des grands-mères, armées de leur chariot à provision, tentent de se frayer un passage pour être les premières à atteindre les étals du marché de Mahané Yehouda et refaire le plein de légumes frais. Et par ...
