Jérôme Fourquet : « Macron a les coudées franches pour enclencher ses réformes »
Actualité Juive : La configuration politique née des législatives offre-t-elle à Emmanuel Macron le champ libre pour mettre en route ses principaux chantiers ? Jérôme Fourquet : Institutionnellement et politiquement, bien évidemment. Emmanuel Macron dispose de la majorité absolue à l’Assemblée nationale et ce du seul fait de son parti politique, sans avoir besoin de ses alliées du Modem. Il a les coudées franches pour enclencher ses réformes, les oppositions à son pouvoir étant extrêmement morcelées. Le PS est quasiment rayé de la carte, la France insoumise et le PC ont certes obtenu quelques succès mais qui demeurent assez peu nombreux. Quant à la droite, elle a fait de la résistance mais reste affaiblie et profondément divisée, avec une partie de ses membres, les « constructifs », qui envisagent de voter la confiance au gouvernement, le 4 juillet. Attention néanmoins à l’aspect sociologique d’une victoire qui, si elle ne doit pas être minimisée, doit être nuancée par le haut niveau d’abstention. Une partie de la France modeste ne s’est pas déplacée aux urnes. A.J.: Cette abstention record (57,4%) traduit-elle une marque de défiance ?J. F. : On fait toujours parler les abstentionnistes à leur place. Mais leurs motivations ne sont pas unanimes, en particulier lorsqu’ils sont très nombreux. On connaît tout d’abord le phénomène abstentionniste classique des législatives. Beaucoup de Français pensent que l’essentiel est l’élection du président de la République, le reste constituant une formalité. Il faut y ajouter l’effet de lassitude après une année de campagne, démarrée à l’été 2016 avec la primaire de la droite. Effet également de démobilisation de la part d’une frange des électeurs dont les candidats ont été battus au premier tour de la présidentielle (Front national, La France insoumise). Pour eux, l’abstention peut s’app ...
