Jenny Laneurie : « Le judéo-espagnol vivra ! »

Ses origines turques chevillées au corps, Jenny Laneurie s’engage pour la promotion de la langue et de la culture judéo-espagnoles, à travers son association « Aki Estamos ». Bien qu’originaire de Turquie par ses quatre grands-parents, Jenny Laneurie naît en 1939, à Charleville-Mézières, dans les Ardennes. « Mon grand-père s’est installé en France à partir de 1914 pour échapper à l’horrible service militaire turc ». La guerre arrivant, la famille se réfugie à Laval. Ils sont neuf : les grands-parents, parents, oncle, tante et petits-enfants. Deux oncles sont prisonniers de guerre en Allemagne. Le judéo-espagnol demeure la langue de la famille. Ses parents continuent à faire les marchés « avec une mention ‘Yudisches ge-sheft’ au-dessus de leur étalage », les adultes portent l’étoile jaune. « En 1942, nous sommes arrêtés par la police allemande, les feldgendarmes, comme disait mon père. J’ai des souvenirs précis de ce jour : très tôt ma mère m’habille, je vois des soldats allemands et nous montons dans un car grillagé». Cinq des membres de la famille étant nés en Turquie, « nous sommes tous les neuf miraculeusement relâchés du camp de Mulsanne près du Mans ». La famille reste à Laval jusqu’en 1943. « Nous sommes prévenus de l’imminence d’arrestations, nous fuyons vers la campagne à Ernée ». La famille est cachée et aidée par des résistants – « Le garagiste Pierr ...

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