Jean-Sébastien Ferjou : « Une violence aveugle, généralement accompagnée de mobiles futiles »

Déconstruction, perte de sens, rejet de l'éducation à la frustration : le fondateur et directeur de la publication du site Atlantico, Jean-Sébastien Ferjou, analyse les ressorts de la violence dans la société française. L’hyperviolence se manifeste aujourd’hui dans toutes les sphères de la société. Comment en est-on arrivé là ? Jean-Sébastien Ferjou : Même s’il y a une montée de la violence, celle-ci a toujours existé. On est, en revanche, face à une violence que l’on pourrait qualifier d’aveugle, accompagnée de mobiles généralement futiles. Cette violence devient consécutive au sentiment de frustration. On a tellement déconstruit tout ce qui faisait les fondements du cadre moral de notre société qu’on en récolte aujourd’hui les fruits. Quels étaient ces fondements ?J-S.F. : Le principe d’autorité, la famille, les religions… Mais aucun de ces piliers-là n'est suffisant pour expliquer ce phénomène, c’est la totalité qui l’explique, c’est-à-dire la déconstruction globale. On semble, en effet, avoir renoncé à éduquer nos enfants à la frustration parce que l’on est une société de l’individualisme radicalisé. L’individu étant devenu la valeur suprême, rien ne doit venir entraver sa tentation de toute-puissance. Considérer les constructions sociales ou politiques (le racisme, le patriarcat, le capitalisme) comme étant les seules explications à la violence ferait passer à côté de l’existence du mal. En voulant oublier cette existence, on a oublié le rôle premier de la société, qui est celui d’encadrer et de canaliser ce mal. Non pas l’éliminer car la violence fait partie de la nature humaine.Je ...

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