Jean-Pierre tout simplement, Bacri éternellement

Il s’est éteint le 18 janvier, à l’âge de 69 ans, des suites d'un cancer. Acteur unique, il était le anti-héros à fleur de peau, à l’humour dévastateur et adoré du public. Une carrière sublime et étonnante. J’ai connu Jean-Pierre Bacri au Cours Simon en 1976, nous n’avions pas le même professeur, et j’avais par hasard poussé la porte de l’autre petit théâtre qui servait de salle de classe où les élèves jouaient les scènes du répertoire. Il était là avec une veste bleu marine, un peu trop chic, sa voix forte et son accent moitié pied-noir, moitié du sud résonnait, peu importe ce qu’il disait, on ne voyait que lui. Je savais déjà avec une certaine mélancolie qu’il ne resterait pas longtemps sur le banc de ce cours du boulevard des Invalides, où je venais d’arriver, trop étroit pour sa personnalité, il avait 23 ans. L’avenir me donnera raison mais encore aujourd’hui, je suis abasourdie par cette fulgurante trajectoire, cette réussite, ce talent qu’il a su développer à la force du poignet, car rien n’était acquis pour ce juif d’Algérie qui débarquait dans ce milieu qu’il ne connaissait pas. Alors, il se reconstruit une famille avec Arcady, Hanin, Darmon, Berry, eux c’est « le même pays », le terrain de l’enfance où il se sent bien. Tout commence par le Grand Pardon en 1981. Il est Azoulay, un proxénète, il irradie : pour le cinéma c’est gagné, et pour le public aussi qui lui voue un amour inconditionne ...

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