Jean-Dominique Durand : « Je veux dire aux juifs qu’ils ne seront plus jamais seuls »
L'Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF) a décidé de faire de la journée du 19 mars, une Journée nationale de lutte contre l'antisémitisme. Une initiative que détaille, ici, son président. Quelle est la genèse de ce projet de Journée nationale de lutte contre l'antisémitisme ?Jean-Dominique Durand : J'ai toujours été très marqué par l'histoire des enfants d'Izieu ; ces enfants juifs qui, en avril 1944, avaient trouvé refuge dans une colonie de vacances située au fin fond de l'Ain, avant d'être arrêtés par la Gestapo, raflés et envoyés à Auschwitz. Lorsque le drame épouvantable de Toulouse s’est produit, en mars 2012, j'ai immédiatement repensé à ces enfants d'Izieu. Les enfants de Toulouse ont rejoint, en quelque sorte, leurs aînés des années 1940. Cela m'a fait penser aussi que la Shoah n'est pas terminée. Elle n'est pas seulement un événement du passé qui s'est produit en Europe et qui s'éloignerait dans le temps. C'est aussi une réalité de la France d'aujourd'hui. Comme les enfants d'Izieu, les enfants de Toulouse ont été tués pour l'unique raison qu'ils étaient nés juifs. Le drame de Toulouse doit nous servir d'alerte permanente. Le passé nous rattrape et reste de notre temps. Dans le contexte de montée de l'antisémitisme dans notre pays, j'estime qu'il faut, plus que jamais, alerter. Il se trouve, cette année, que le 19 mars, la date de notre Journée nationale, tombe un samedi. Nous l’organiserons donc le dimanche 20. C'est une journée qui mobilisera l'ensemble des groupes locaux de l'AJCF.L'instauration de cette journée est une première alors que le drame de Toulouse date de dix ans. Serait-on passé à côté de la gravité des faits lorsq ...
